Les enfants qui lisent Harry Potter souffriront de maladies mentales graves
Harry Potter, Game of Thrones ou encore Hunger Games sont à bannir absolument de l’éducation des enfants, selon un proviseur britannique nommé Graeme Whiting. Sur le site web de l’école privée qu'il dirige, The Acorn School, le proviseur a publié un long réquisitoire contre cette littérature qui plaît tant aux enfants. L'occasion pour lui d'asseoir un programme et un projet pédagogique clairement axé sur la diversité des savoirs.
(Joel / CC BY-NC-ND 2.0)
Graeme Whiting n’est pas simplement sceptique vis-à-vis des suites littéraires fantastiques. Il va jusqu’à dire que tous ces ouvrages sont dangereux et peuvent « endommager les capacités cérébrales des jeunes enfants ». Pour ce dernier, tous les ouvrages qui comportent des passages de « mystification et d’angoisse » provoquent une « profonde insensibilité et une addiction matérialiste ».
Il effectue même un parallélisme entre l’addiction alimentaire et l’addiction littéraire : selon son diagnostic, acheter des livres dits « à sensations » équivaut à « nourrir son enfant avec des tonnes de sucres ajoutés ». Il enjoint les parents à « protéger » leurs enfants de la « littérature obscure et démoniaque dont les idées sont soigneusement dissipées avec des histoires de magie, de pouvoirs et de fantômes ».
Ce n’est pas fini. Le proviseur s’offusque du fait que les éditeurs ne pensent pas à mettre d’avertissement spécial en couverture : « Je veux que les enfants lisent une littérature qui correspond à leur âge et qu’ils abandonnent cette littérature mystifiée et angoissante pour qu’ils puissent enfin discerner la réalité et apprendre à apprécier la beauté. »
A la barre des accusés, Harry Potter, le Seigneur des Anneaux, Game of Thrones...
Il cite les ouvrages coupables : « Harry Potter, Le Seigneur des Anneaux, Game of Thrones, Hunger Games et Terry Pratchett, pour ne citer que certains ouvrages ou auteurs qui se vendent le mieux au monde actuellement [...] », tous ces livres mettraient à mal la bonne éducation des enfants. « Et pourtant, ces ouvrages sont vendus sans avertissement alors qu’ils peuvent endommager le subconscient ultrasensible des jeunes enfants, dont beaucoup d’entre eux pourront être ajoutés aux statistiques des enfants souffrant de maladies mentales. »
Que préconise le proviseur pour les enfants ? Les « valeurs d’antan présentes dans la littérature traditionnelle », comme expliqué dans son texte appelé The Imagination of the Child [L’imagination de l’enfant, NdR]. Les auteurs recommandés pour éviter de tomber dans la détresse sont nombreux : Wordsworth, Keats, Shelley, Dickens ou encore Shakespeare.
Pas de violence chez Shakespeare ?
Pourtant, cette littérature dite classique n’est pas vierge de toute violence. Elle contient elle aussi des passages fantastiques. Dans une tribune publiée sur le Guardian, l’auteure Samantha Shannon répond à la publication du proviseur point par point : « Prenons Shakespeare comme exemple principal. Si vous n’êtes pas familier avec Titus Andronicus, une de ses premières pièces, vous devriez savoir qu’elle met en scène le viol de Lavinia, la fille de Titus, de manière très brutale. Pour s’assurer qu’elle ne divulguera pas le nom de ses violeurs, les criminels lui coupent les mains et la langue. »
L’auteure se demande ensuite avec ironie si une telle scène existe dans Harry Potter. Dans Harry et la Coupe de Feu, la scène où Queudver « se coupe la main dans le chaudron » est peut-être la plus similaire. « Mais, avouons-le, ce n’est quand même pas au même niveau que la mutilation et le mutisme forcé de Lavinia », conclut l’auteure.
Un argument de poids.
Un choix qui fera sourire les universitaires auteurs d’une étude très sérieuse, parue en juillet 2014. Anthony Gierzynski de l’University of Vermont, avait en effet publié Harry Potter and the Millennials : Research Methods and the Politics of the Muggle Generation. Il démontrait précisément que la lecture d’Harry Potter avait encouragées lecteurs à la tolérance.
« Ceux qui ont été soumis à une dose, plus ou moins forte d’Harry Potter se décriraient comme des gens plus ouverts à l’autre, politiquement plus tolérants, moins autoritaires, moins à même de recourir à la force, à la violence ou la torture, et surtout, politiquement plus impliqués. Près de 60 % des personnes nées dans la période décrite, et qui ont lu tous les livres, ont ainsi voté pour Barack Obama en 2008, tandis que 83 % d’entre eux avaient un regard défavorable sur l’administration Bush. »
À méditer avant de choisir son établissement scolaire.
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